Marée noire

En 2024, je participe à ma deuxième résidence de la  » Fashion fripe  » à l’Église des Frères Prêcheurs à Arles

Polyester, acrylique, nylon, élasthanne…

Les matières textiles issues de la pétrochimie inondent nos penderies.

Plus de 50% de la production textile actuelle naît de la transformation chimique du pétrole.

Porter du plastique, laver du plastique, jeter du plastique.

Une pollution sournoise qui se répand de la fabrication à l’abandon.

Une marée noire invisible.

Le processus de création de cette installation in-situ m’a confronté directement à la première source de pollution mondial.

Pendant plusieurs jours, j’ai trier des déchets textile à la Ressourcerie du pays d’Arles, partenaire du festival Fashion Fripe, afin de dégager ma matière première.

Face à des tonnes de sacs poubelles ( chaque semaine cette seule ressourcerie reçoit 2 tonnes de textile ), je me suis sentie écoeurée par l’industrie de la fast fashion et ultra fast fashion qui exploite les hommes, pollue les sols et les nappes phréatiques, avillie les artisans et créateurs.

Porter des gants et un masque pour travailler et se protéger des matières plastiques qui sont à l’origine de la disparition sournoise de toutes les autres matières nobles et durables et compresser pour ficeler cette matière à faire naître une grande colère, ma marée noire.